Luiz-Olyntho Telles da Silva Psicanalista

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LE SUBLIME ET LE RIDICULE: EN EFFET

Luiz-Olyntho Telles da Silva

Qu'on dise reste oublié derrière
ce qui s'entend. 
(J.LACAN, L'étourdit)

Post Tenebras, spero lucem. 
(Jó: 17, 12.
Distique sur l'écu pose à la feuille antérieure
de la
première édition du Dom Quixote.)

Faz escuro mas eu canto, 
porque a manhã vai chegar. 
(THIAGO DE MELLO)
















Mes premiers mots, dans ce Colloque sur l'effet de sens, promu par Errata, je tiens à ce qu'ils soient de remerciement, remerciement pour l'invitation, remerciement pour l'opportunité d'être ici, parmi vous, dans cette belle Cannes. Bel...le Cannes... Vous saisissez? Je ne sais pas quelles sont les liaisons entre les organisateurs de ce Colloque (les lecteurs de Lacan) et la ville de Cannes, mais je crois qu'on peut dire que le signifiant s'impose.
        De façon que me voici, je viens de traverser un océan de langage pour être avec vous, pour mieux vous connaître, ainsi que la psychanalyse que vous pratiquez, et aussi, dans la mesure du possible, vous dire comment je l'entends. - Connaître! C'est ce que tout le monde souhaite, je supose; bien, tout le monde qui est ici tout au moins, car, nous le savons bien comme c'est difficile de parler du monde comme un tout. Connaître, en tout cas, ce n'est pas le même que d'être con, si vous me permettez le dire, l'envers n'a pas le même sens, personne ne veut l'être, quoique on puisse être ainsi taxé quand on n'assumes pas une position politiquement correcte. Toutefois, je ne crois pas que personne puisse arriver à vraiment connaître quelque chose sans reconnaître auparavant qu'elle la méconnaît, sans qu'elle se reconnaisse un con (Lacan aurait dit un dupe, n'est-ce pas?).
        Eh bien, au travail! Le sublime et le ridicule. Ce n'est pas difficile de reconnaître ces mots, et ce sera encore plus facile de les placer dans un contexte. Elles sont présentes dans un de ces mots d'esprit qui satirisent les différences entre les voisins, car, enfin, c'est avec les voisins que nous devons toujours nous confronter; il n'y a le moindre sens de rivaliser avec le lointain inconnu. Freud parlait du complexe de Nebenmensch, de l'autrui. Mais le mot d'esprit dont je vous parlais fut raconté a Freud par une skeptische Patientin, et je suppose que cette histoire vous semble... comment dirais-je...benne trovatta, c'est cela, l'histoire lui a semblé d'autant plus benne trovatta qu'il l'a citée à deux reprises dans son oeuvre: d'abord dans les conférences d'introduction, des années 15-17, et puis, dans une longue note au pied de page ajoutée a Die Traumdeutung, en 1919. La première fois qu'il la cite, Freud se soucie de distinguer le contenu manifeste des rêves des pensées oniriques latentes, et c'est le second des six exemples qu'il donne. Il s'agissait, comme vous vous rappelerez, d'un detáil très petit d'un rêve, d'un petit fragment dans lequel quelques personnes faisaient un compliment au sujet du livre de Freud sur les mot d'esprit a cette patiente sceptique, quand il apparait quelque chose concernant un canal, mais es ist ganz unklar, tout est peu clair, obscur. Elle n'associe rien et Freud il n'y a pas rien à faire! C'est seulement à la séance suivante qu'elle lui donne les associations nécessaires pour qu'il puisse dire - en associant avec le rêve du chapeau au trois becs - que l'élément manifeste c'est aussi un constituant des éléments latents, quoique il soit just une petite part. Freud y reconnaît l'importance de la pars pro totum, ça veut dire l'importance de la métonymie comme conductrice du désir.
        L'association etait un mot d'esprit qui avait lieu dans la conversation entre un écrivain et un anglais dans le bateau entre Dover et Calais, quand l'anglais profite de la situation pour citer la phrase suivant: Du sublime au ridicule il n'y a qu'un pas; et l'écrivain répond: Oui, le Pas de Calais. Freud y interpret que l'écrivain voudrait dire que la France etait grossartig, grandiose, cependant l'Angleterre etait lächerlich, ridicule, dérisoire.
        Raconté le mot d'esprit, Freud s'arrêt dans l'examen de l'élément manifeste qui était aussi constituant des éléments latents: le mot canal, et il spécifiait dans la conférence VII que le Pas de Calais était le canal anglais, tandis que dans la note au pied de page  du chapître VII - dans l'édition brésilienne - il spécifiait que le canal était le Canal da Mancha. Deux fois le número sept, just ce sept qui est un numéro spécial pour Freud! Aussitôt que...Achtung! Et je me suis allé à la recherche de la lettre de Freud, où je rencontre le même texte dans les deux lieux: Der Pas de Calais ist aber doch ein Kanal, der Ärmelkanal nämlich, Canal la Manche .  J'imagine que les traducteurs brésiliens n'étaient pas d'accord avec la traduction! Et pourquoi? Il me semblait s'agir de quelque chose de très, très simple. Vous avez dû remarquer qu'en portugais on dit Canal da Mancha, et c'était une suprise pour moi voir que Freud parlait d'Ärmel, Ärmelkanal. En portugais je crois qu'on jamais dit Canal da Manga. La Manche a été transformé dans un nom propre géographique. - Je vous demande de m'excuser de vous déranger avec ces intimités, mais comme c'était un pas très important pour moi, je tiens à le partager avec vous. Goethe disait qu'on n'apprend sa propre langue qu'après en avoir appris une autre. En verité si la notre langue c'est la maternelle, allors, à rigueur, elle n'est pas a nous, elle est à l'Autre. Et ça veut dire qu'on doit toujours prendre en considération la langue de l'Autre. J'ai l'espoir de parler de cela, parce que je crois qu'il y a un rapport avec ma manière d'écrire: je choisis un titre et après, je le persécute, pas très exactement, mais un peu comme Da Vinci, qui croyait que la chose était là; il suffirait de levare, et dans cette persécution je me surprends moi-même nombreuses fois avec les découvertes que ces petites manchettes me proportionnent. Et cette fois, il me semble que j'ai eu um peu de chance: le court titre que j'entendais être sorti de ma tête, m'est sorti de la manche, si je puis le dire! La magie donc? Non, helás! C'est encore le signifiant. Peut être à cause de l'homofonie entre Canal et Cannes, une fois que les deux commencent avec le son de la consonne k, la mêmme k présente dans l'adjectif skeptische avec lequel Freud a dénommé sa patiente.
        Après, dans une vieille encyclopédie, j'ai rencontré que les courantes côtières faisaient de la Manche une mer très dangereuse, et que ces courants sont favorisés par les vents d'Ouest, dominants dans la Manche, et dont l'action presque permanente dans les côtes d'Angletere et de la France, entraîne un climat d'une douceur remarquable dans l'Europe Ocidentale. Et le meilleur des climats on ne le trouverait pas juste ici, sur la Côte d'Azur? Mais Lacan rappelle opportunément que le meilleur est l'ennemi du bon, et le bon c'est le vent, ce vent que dans l'Ouverture de la Séanse Clinique, il l'utilise pour composer le divan, le direvent. Et comme quand on vanne, il y a des choses qui s'envolent, une autre manche est restée à tourner, non plus une Manche française, au contraire, non plus une région escarpée batue par le vent et par la mer; il s'agit maintenant d'une Mancha Castillane éparpillée sur la table, sur la meseta pour être exact, par la plaine et poussiéreuse meseta espagnole, touteafois toujours une manche, une manche mise au plat, comme j'entends pouvoir le démontrer.
        Vous savez bien qui est sorti de la Manche: Dom Quixote. Otto Maria Carpeaux, un compatriote de Freud qui s'est refugié au Brésil, détache dans le Dom Quixote le contraste entre l'idéalisme livresque et la réalité quotidienne comme provocateur du rire, en mentionnant aussi, à côté de l'humour, la mélancolie de la déception.
        Il ne faut pas dire que le Dom Quixote rentre ici comme un éloge de l'imaginaire, où nous trouvons une consistance pour traiter de notre sujet. Si d'un côté l'imaginaire était comme un bourbier d'où c'est difficile d'en sortir , d'autre part, on ne peut pas oublier, que c'est le lieu ou toute la verité s'énnonçe, soit comme Bejaung, soit comme Verneinung.
        Mais pourquoi s'agit-il d'un imaginaire? Pourquoi nous sommes autour d'une oeuvre imaginée? Non! Fondamentalement, il s'agit de l'imaginaire, selon la proposition de Lacan, par sa consistance; car, si d'un côté, la consistance est propre de l'imaginaire, d'un autre côté elle est strictement équivalante à celle du Symbolique ainsi qu'a celle du Réel. Bien que vous sachiez ce dont je vous parle, je veu vous dire qu'en ce moment, j'espere que ces consistances marchent comme les cordes que Lacan dit avoir le pouvoir de nous aider a sortir des bourbiers, qui sait même comme le fil d'Ariadne, et qui sait, il y a toujours un espoir, comme les cordes barroques du Roi Dom Manuel qui favorisent de nouvelles découvertes. Ça veut dire, nous parlons de comment exploiter ces petits ronds de ficelle avec lesquelles nous pouvons construire des noeuds, spécialement le noeud Borroméen.

        Quand Lacan parle de consistance, il parle aussi de ex-sistence et de trou, en disant qui si l'une est propre de l'Imaginaire, l'autre le sera du Réel, tandis que le trou devrait caractériser le Symbolique, mais attention, cette conclusion apparait par élimination, de façon que le trou apparait lui-même comme un point d'interrogation par son rapport avec le signifiant. Et ce n'est pas là qui Freud pose sa question?... Canal? L'un des points qu'entrâine l'interrogation de Lacan c'est la question du trou: le trou, est'il essentiel? Et il répond que non: qu'est-ce qu'un trou si rien ne le cerne? L'important, c'est que chacun des registres est dans le même rapport aux deux autres. Cela semble être le fondamental de la consistance, car si nous prenons en considération sa racine étymologique, nous rencontrons qu'elle advient du latin au travers de la conjonction de sistere (une indication de lieu, de position, d'occupation dans l'espace), avec la preposition cum  (avec). Cela veut dire que la consistance implique dans une position, dans un lieu, dans un espace près de quelque autre chose, laquelle est requérie par son soutient. On retire l'un des ronds et les autres ne se soutienent pas. D'autre coté, l'ex-sistence sémble resulter de la disjonction  provoquée par le tiret interposé entre sistere et ex. Je dirais que l'apodose commune va définir une relation: l'ex-sistence se définit par un rapport à une certaine consistance. L'ex-sistence n'est en fin de comptes que ce dehors qui n'est pas un non-dedans. De façon que dans les espaces crées par ces nouements, car ce qui caracterise un noeud c'est que les cordes se coincent, nous allons trouver, comme ex-sistant au Réel, un effet de sens.

        Ainsi, le sens repose au point le plus extérieur à une centralité qui tient d'une jouissance, d'une jouissance d'un corps. C'est dans cette direction que le sens sera somis par la religion comme un a priori offert par Dieu. C'est dans ce point que Freud va coincider avec Virgile, malgré Desargues ([Lyon, 1592-1621] dont les oeuvres ont eté publiées un peu après la naissance de Freud, le 1864): flectere si nequeo superos. En même temps que le rond de l'imaginaire rectifié tend à l'infini, il est aussi de l'ordre de l'impossible, amenant Freud à rénoncer à ce superos en direction à l'inférieur, vers l'Acheronta, essayant movere, trouer ce Réel qui n'est pas autre chose que le refoulé, à rigueur, le primairement refoulé, le Urverdrängt. Si on prend en considération Desargues, je crois que nous pourrons nous demander si Freud renoncé vraiment au superos ou s'il  se rend à peine au boucle que toute droite faisait en un point à l'infini? Et dans son retour se trouve la possibilité de blesser le Réel. Cela, d'ailleurs, me rappelle un mot d'esprit que j'entendais l'autre jour: Un ivrogne se tient dans la rue avec une clé à la main. Un passant l'observe, et comme la scène ne se mue pas, il demande au ivrogne ce quil fait? L'ivrogne répond: Comme le monde tourne en rond, j'attends que la porte de ma maison passe par ici!. Drummond, en écrivant sur le Drunken Gentleman, de Carrá, nous rappelle:

    "De Baudelaire o conselho:
    É preciso estar sempre bêbado.
    Além do imaginário e do real
    é preciso estar sempre sóbrio
    para pintar a bebedeira." (1)
        Cela veut dire qu'il ne suffit pas d'attendre le retour, il faut compter sur la sobriété du signifiant.
        C'est dans ce sens que je comprends le béngayement (par aposiopèse) de Lacan dans de séminaire inaugural du 10 décembre/74, quand il parle de ce noeud bobo...bobo...borroméen. Bobo, dans la lalangue française, veut dire une petite plaie insignifiante,  et c'est encore une expression enfantine pour parler d'une douleur physique. Je crois qu'en portugais ça correspond au dodói, aussi une expression onomatopéique. Vous savez que plaie correspond à une overture, à un trou dans les chairs, les tissus, du à une cause externe qui peut être un traumatisme ou une intervention chirurgicale; et cette plaie commence par une petite indication au signifiant. Cela veut dire que c'est par le signifiant que l'on peut trouer le Réel. Et cela à travers de l'interprétation analytique qui implique une bascule dans la portée de cet effet de sens.
        Comme a dit Geraldo Vandré dans une sorte de réponse au homme ivre qui attend  sa maison:
    "Quem quer faz a hora,
    Não espera acontecer". (2)
        Il s'agit de cela, de trouer le Réel, aller a l'encontre du Réel, avec l'aide du signifiant à travers l'interpretation. L'aller à l'encontre, faire arriver l'heure, c'est une façon d'etablir un rapport entre l'interprétation et le désir, car si le désir c'est le désir de l'Autre, il ne s'agit que du désir c'est son interprétation . Pourquoi? Bien, parce que s'il y a quelque possibilité de le trouer, elle devra nécessairement être faite par l'Autre, une fois que c'est à partir de l'Autre que le sujet est constitué. De cette façon, trouer le Réel implique dans un mouvement dans la direction de la constitution du sujet. D'une meseta pleine et poussiereuse - une image de la stérilité - Cervantes a donné vie à ce magnifique Dom Quixote. Autrement, Cervantes a fait cette Manche stérile et inconnue parler au monde. Freud aussi a fait sa Mancha parler, et c'est bien possible que pour lui, cela à été plus facile, car ils lui ont offert un canal approprié. Par conséquent, nous parlons d'un rapport entre le Symbolique et le Réel. Et il existe-t-il ce rapport? Lacan répond: non! Voyons: ce qui fait que l'histoire d'un hameau devienne universelle c'est le fait qu'elle contient quelque chose qui concerne chaqu'un; plus chacun s'y reconnaît, d'une manière quelquonque, plus elle sera universelle. C'est cela que font les classiques: ils nous font tourner en rond, à tourner avec le monde, si vous voulez. Freud, au contraire, il retire quelque chose qui est dans le monde a tourner e lui reconnaît un statut particulier. Cependant Cervantes va du particulier a l'universel, Freud va de l'universel au particulier, en retour. Mais en tout cas, comme dit Lacan, nous restons dans l'imaginaire: Si élaboré qu'on le fasse, c'est à quoi l'analyse vous ramène, si élaboré qu'on le fasse dans l'Imaginaire, on y est. Et c'est ici que la topologie nous permet de donner un pas. Lacan propose pour suprir la relation inex-sistent entre le Symbolique et le Réel, la construction mathematique d'un tore; dans l'occasión il fait reférence à un tore-boyau, justemant par la possibilité offerte par la topologie du tore d'etablir une différence entre une topologie implicite et la topologie explicite de la sphère propiciatrice de l'Imaginaire. Le canal de Freud il est aussi un tore. Maintenant, avec la construction du tunnel, cela reste de cette façon plus evident, comme une manche que s'enroule. Avec une canne aussi on peut faire un tore, je crois, c'est um peut dure si on le prend comme tuyau, mais si on le prend en cuivre comme les cannes on eté utilisées au transport du lait, se sera plus facile. Ah! l'Imaginaire autre fois. En tout cas, pour moi, l'importance de la topologie du tore c'est qu'elle fournit une idée de mouvement, un mouvement qui connote une pulsation, une pulsation d'ouverture et de clôture de l'inconscient.
        Dans la construction du noeud borroméen, Lacan déplace l'object cause du désir construit par le parcours de la demande dans le vide central du tore, vers l'espace entre les trois ronds, et l'importance de cela, dans ce moment, c'est que, en sortant de l'Imaginaire, comme le lieu de le pas-de-jouissance, nous aurons l'ex-sistence de la jouissance phallique dans l'espace resultant de l'intersection du Symbolique et du Réel. C'est la sexualité y présente qui ouvre la possibilité de l'insertion de la pulsion dans l'inconscient. Lacan, dans Le Séminaire XI, il parle  des orifices du corps, passibles d'être des zones erogènes, comme en avant une comunauté topologique avec l'inconscient; ça veut dire, ce qu'ils ont en comun c'est justement cette structure d'ouverture et de clôture. Le Réel, a son tour, sera ce qui est hors du sens; Lacan fait même un jeu de mots en disant que le Réel est l'aversion du sens; c'est dans ce sens qu'il est impossible. D'ailleurs, c'est seulement quand s'eface tout le sens que l'ex-sistence se définit . Et quel est l'ex-sistence qu'ainsi se définit? L'ex-sistence du Réel, ça veut dire du phallus. Et, an ce moment, Lacan dit: ce qui reste c'est le signifiant, c'est-à-dire le signifiant fondamental, et, car de ce fait, comme il est dépourvu de sens, il vient à se proposer comme intervenant dans cette jouissance. Lacan nous attire l'attention sur cette bout de nez que surnage au discours, comme ce στοιχειον, comme cette aiguille qui peut nous aider a prendre des positions. Je crois que ne sera pas deplacé de rappeler, an ce moment, que selon Freud le refoulement arrive sur la Vorstellungsrepräsentanz. Et quand nous transposons l'expression de Freud dans nos langues latines, nous la conjuguons basiquement à travers de deux expressions: le répresentant et la représentation. Nous la dénominons, d'une façon differente de celle proposée par Laplanche et Pontalis: le répresentant de la représentation, et cela importe dans la mesure dans laquelle nous pouvons poser le signifiant du coté du représentant, que par lui même ne représente rien, ne signifie rien, il n'y a pas de sens. Le signifiant, comme nous le savons, manque d'un autre signifiant pour représenter le sujet. Tandis que du coté du représentant on situe le signifiant, du coté de la représentation, on va situer l'idée, la perception, la forme mental, tout cela enfin que traduît l'ειδος, y compris le concept et même le noumène, que n'est outre chose qu'un trou, le trou du Symbolique. Le refoulement arrive donc sur la signification au même temps que sur le signifiant, et des deux, c'est sur le signifiant, c'est sur cette pointe du museau que l'interpretation peut agir.
        Quand Enrique Ratin a presenté son travail dans la Reunião Lacanoamericana de Psicanálise, a  Porto Alegre/1993, intitulé El bobo de Lacan y sus efectos de sentido, il ne fit pas une traduction du bobo français on espagnol, et moi, que jusque là prenait connaissance de ce bégayement, je pensais qu'il allait parler du buffon, du fou du Roi, qu'en espagnol, comme en portugais, on dit bobo; et à partir de ce moment, j'ai associé ce bobo à la dérision du signifiant. C'est ainsi que je comprend l'action, die Tat, l'action du langage sur le signifiant. C'est à travers cette action, enfin, que l'on peut avoir l'espoir de quelque lumière. C'est par là que chaqu'un pourra donner, si Madame Françoise Sagan me permet la paraphrase, son bon jour à la tristesse, c'est-à-dire son bon jour au phallus. Et pour cela il faut ramener le signifiant a ce lieu hors du sens, a ce lieu ou il n'y a pas de sens. Et la façon d'y parvenir, on l'obtiendrait en le destituant de sa valeur grossartig, grandiose, magnifique, et pour cela, exploiter son aspect lächerlich, ridicule, dérisoire, semble être une bonne idée. C'est pour cela que je vous propose que

Du sublime au ridicule il n'y a qu'un pas, c'est le pas de sens.


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Notes:

(1) "De Baudelaire le conseil:
      Il faut être toujours ivre.
      Au-délà de l'imaginaire et du réel
      il faut être toujours sobre
      pour peindre l'ivresse."

(2) "Celui qui le veut, fait arriver l'heure,
      Il n'attend pas que cela arrive."

 

   

















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